Le bonheur, c’est une affaire de perception, chacun en a sa propre définition. Dans le monde du travail, on va plutôt chercher à agir sur les composantes du bonheur et notamment l’une d’entre elle, particulièrement importante : le sens du travail.
Bonheur au travail ou sécurité psychologique ?
L’employeur en soi n’est pas responsable du bonheur de ses salarié.e.s. En revanche, il a l'obligation de garantir la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés. Il doit identifier, évaluer les risques et les répertorier au sein d’un document appelé le DUERP (Document Unique d’Evaluation des Risques Professionnels), dès le premier salarié dans l’entreprise.
Concernant la santé mentale, on parlera plutôt de sécurité psychologique au travail, c'est-à-dire le fait pour un salarié de pouvoir être soi-même au travail, de se sentir reconnu comme individu au sein d’un collectif, d’être aligné avec ses valeurs et de pouvoir s’exprimer sur ses besoins. Dans le cas contraire, le risque est de se retrouver dans une situation d’aliénation : devoir laisser sa personnalité, ses valeurs ou ses besoins sur le pas de la porte de l'entreprise, avec le risque à terme de vivre une situation de détresse psychologique, de dépression ou d'épuisement professionnel.
Qu’est-ce que le sens du travail ?
Au-delà des questions de générations ou de genre, la question du sens du travail recoupe plusieurs composantes selon Estelle Morin, professeure à HEC Montréal, pour qui le sens au travail en psychologie serait “tributaire de la cohérence entre la personne et le travail qu’elle accomplit, ses attentes, ses valeurs et les gestes qu’elle pose quotidiennement dans son milieu”. Et le sens au travail a un effet direct à la fois sur la santé mentale mais également sur l’engagement des salariés.
Ainsi, selon les études d'Estelle Morin, ce qui fait sens pour les personnes au travail, c’est de travailler dans un environnement sain et sécuritaire, de pouvoir développer ses compétences et d’avoir des occasions d’apprentissage, d’être autonome dans ses tâches, d’entretenir de bonnes relations au travail, de sentir utile et d’être reconnu.
Concrètement, comment fait-on ?
Tout d’abord, vous pouvez réaliser votre test d'auto-positionnement pour savoir où vous en êtes de l'accompagnement de vos salarié.e.s en matière de bien-être au travail. Ensuite, il faut poser un diagnostic et pour cela interroger les besoins aux principaux concernés. Cela paraît évident et pourtant peu d’entreprises prennent le temps de réaliser un questionnaire pour évaluer le bien-être de leurs salariés ou développer leur démarche grâce à un outil dynamique pour piloter la qualité de vie au travail.
D’autres encore vont se limiter à la mise en place de dispositifs à la périphérie du travail sans toucher au cœur, à savoir les conditions de travail, et pourtant les sujets ne manquent pas : mise en place du télétravail, flexibilité des horaires, semaine de 4 jours, atelier d'analyse des pratiques encadré par un tiers, accès à la formation, accompagnement des parcours professionnels ou à la carrière, intéressement, etc.
En résumé, identifier les besoins des salariés, développer le dialogue social dans l’entreprise et se donner le droit au changement par l’expérimentation et l’ajustement permanent, voilà un bon début dont chaque entreprise peut se saisir selon ses réalités pour renforcer le sens du travail, la sécurité psychologique et l’engagement de ses salariés.
Pour en savoir plus : le témoignage d’une salariée de chez Qonto en charge des questions de santé mentale et d’une psychologue spécialisée dans la santé mentale des salariés.